Méditer: un effet de mode ?
Cela fait un moment que j’entends parler de méditation dans les médias mais aussi autour de moi. Les scientifiques, médecins et thérapeutes s’y intéressent de près du fait de ses nombreux bienfaits. J’avais essayé en me disant que c’était une « bonne » pratique tout comme « manger 5 fruits et légumes par jour », faire du sport… Mais j’avais vite abandonné. C’était pour moi un moment de plus (de trop ?) à ruminer mes pensées.
Puis mon mode de vie a changé.
J’ai fait une « pause » en tant qu’enseignante pour prendre du recul, voyager et continuer à me former. Cela m’a conduit à passer le plus clair de mon temps derrière un ordinateur: écrire pour le blog, organiser les déplacements, gérer l’administratif à distance, répondre aux emails, assister mon mari quelques temps …
Et pour être honnête, cela ne me réussit pas. J’ai l’impression que mes journées m’échappent. Je ne suis pas efficace dans les tâches que j’ai à faire, je me disperse très rapidement entre plusieurs activités, je manque d’attention. J’ai un mal fou à me concentrer !
Durant ces dernières semaines, j’ai réalisé deux choses.
Alors que je suis entièrement maître de mon emploi du temps, je me suis sentie dépassée, débordée. Je n’arrivais plus à relativiser ma liste de choses à faire. Je n’avais jamais été aussi libre et, pourtant, je ne m’en rendais plus compte.
D’autre part, j’oubliais ce qu’on me disait. Et cela continue. J’ai du mal à me concentrer quand on me parle. Je suis beaucoup moins présente aux autres. Mon esprit divague et j’oublie ce que l’on me dit, malgré mes efforts et ma bonne volonté.
Aujourd’hui, je ressens le besoin de calmer mon esprit.
C’est pourquoi je retourne vers la méditation.
Voici quelques informations que j’ai glanées, à ce sujet, pour les adultes et … pour les enfants.
Pourquoi méditer ?
Une pratique régulière de la méditation apporte de nombreux bienfaits. Cela peut notamment améliorer l’équilibre émotionnel, la qualité des échanges relationnels, la qualité du sommeil et les capacités mentales telles que le focus et la flexibilité. Cela peut aussi diminuer le stress, l’impulsivité et les addictions.
Vous pouvez retrouver de nombreuses études à ce sujet sur internet.
Cette pratique a surtout retenu mon attention pour les bénéfices suivants:
Apaisement mental
Vidéo illustrant cette idée par Petit Bambou
S’accorder 10 min à ne rien faire peut apporter calme et sérénité. Notre agitation mentale peut s’apaiser et nous pouvons alors apprécier l’instant présent.
« Nous ne pouvons pas changer toutes les choses qui arrivent dans notre vie, mais nous pouvons changer la façon dont nous les vivons. » Andy Puddicombe
Notre cerveau est plastique et malléable. La méditation permet de le programmer différemment. Nous pouvons apprendre à ne plus nous focaliser sur nos pensées négatives, nous pouvons apprendre à retrouver, « à la demande », un état d’esprit de calme et de clarté.
Attention et concentration
Nous vivons dans un monde d’abondance d’informations et de stimulations. Or pour pouvoir être attentif et concentré, nous avons besoin de calme, de lenteur, de continuité.
Ce qu’apporte la méditation.
A noter que l’attention et la concentration sont deux choses différentes.
La concentration consiste à rassembler toute son énergie pour la focaliser sur un point, en excluant tout autre stimulus. L’attention est un état de pleine conscience, elle n’exclut rien.
Présence et disponibilité
Un adulte calme, apaisé, serein est un adulte qui peut être disponible et réellement présent pour l’autre, pour l’enfant. De plus, il est plus à même d’observer la situation avant de réagir et ainsi d’être moins impulsif.
Qu’en est-il pour les enfants ?
« Les enfants n’ont ni passé ni avenir et, ce qui ne nous arrive guère, ils jouissent du présent. »
Jean de La Bruyère, Les Caractères
Ce à quoi répond Christophe André, médecin psychiatre à Paris:
« Les enfants sont au départ de petits maîtres en matière de pleine conscience. Puis ils vont grandir, apprendre à anticiper, à revenir sur leur passé. Et au fur et à mesure de la maturation de leurs aptitudes cérébrales, leur esprit va faire un bond en avant considérable en matière de performances, mais aussi de capacités à souffrir. »
Préface de Calme et attentif comme une grenouille
Tout comme les adultes, les enfants peuvent être inquiets, stressés, fatigués, agités et vite distraits. Quand les enfants ont peur ou sont préoccupés, ils mobilisent leur énergie pour faire taire leurs pensées négatives et ne sont plus disponibles pour apprendre. Ils sont également très exposés aux écrans. Ce qui nuit à leurs capacités attentionnelles et donc à leurs apprentissages.
Quelques minutes de méditation, avec des techniques ludiques adaptées à leur âge, peuvent leur être bénéfiques.
C’est quoi la méditation en pleine conscience ?
La Pleine Conscience
La Pleine Conscience est une aptitude de notre esprit à se rendre pleinement présent à chaque instant que nous vivons.
Méditer en Pleine Conscience
La méditation sert à développer cette aptitude de Pleine Conscience.
Elle consiste en une prise de conscience de l’expérience vécue, sans chercher à la modifier.
En méditant, je deviens conscient(e) de ce qui se passe en moi.
Je porte mon attention sur mes sensations, mes émotions et mes pensées. Je les accueille avec bienveillance, sans jugement. Je les contemple simplement, à distance.
Vidéo illustrant cette idée par Petit Bambou
« Les pensées ne s’arrêtent pas: on peut seulement cesser d’y prêter attention ou d’y attacher de l’importance. »
Eline Snel, Calme et attentif comme une grenouille
Je lâche prise: j’observe sans chercher à contrôler.
En méditant, je deviens aussi conscient de ce qui se passe autour de moi.
Grâce à mes sens, j’entends, je sens, je ressens des informations dont je n’ai habituellement pas conscience car le cerveau ne peut pas toutes les traiter en maintenant.
La pleine conscience ne consiste pas seulement à méditer. On peut aussi marcher en pleine conscience, manger en pleine conscience, lire en pleine conscience, cuisiner en pleine conscience. L’intérêt est d’avoir les sens en éveil, d’être attentif et conscient pour profiter du moment présent.
Comment ?
Deux conditions: absence d’attente et régularité
Les bénéfices liés à la méditation ne sont pas recherchés volontairement dans les séances. Pendant la méditation, il ne faut pas avoir d’attente sinon cela risque de nous crisper. C’est la régularité qui amènera l’apaisement. La régularité est le seul effort à fournir pour tendre vers un état de pleine conscience quotidien.
Andy Puddicombe nous dit avec humour que la méditation n’est pas « une aspirine pour l’esprit. » « Vous êtes stressés, vous méditez. » C’est davantage une pratique préventive.
Pour les adultes
Il existe de nombreuses approches et techniques. A chacun de trouver ce qui lui convient.
On peut distinguer deux courants différents:
-
La méditation de concentration qui implique une focalisation volontaire de l’attention sur un support choisi. (Concentration sur une bougie, une musique…)
-
La méditation de pleine conscience qui implique une attention à ce qui se passe en soi, autour de soi, d’instant en instant. (Attention portée sur ses sensations physiques, sur les bruits environnants…)
Pour les enfants
Dans une classe de CE2, j’avais pris l’habitude, lors des moments d’agitation, de brouhaha ou de transition, de leur dire : »Attention, pendant une minute, on écoute l’horloge. » Petit à petit, le tic tac des aiguilles devenait perceptible. On commençait même à entendre des bruits extérieurs qui passaient jusque là inaperçus. Les enfants appréciaient ce très court instant qui permettait de reposer son corps et son esprit. Ils réclamaient une deuxième minute pour l’apprécier pleinement.
C’était né d’un besoin sans aucune référence à la méditation.
Cette découverte de la Pleine Conscience se fait sur un très court temps.
Le livre « Calme et attentif comme une grenouille » d’Eline Snel, pour les enfants de 5 à 10 ans, apporte des pistes intéressantes. La vidéo ci-dessous est un extrait du CD qui l’accompagne.
- Ecouter et exprimer « sa météo personnelle » : prendre conscience de ses émotions sans s’y identifier.
- Vivre consciemment quelques inspirations et expirations.
- Quitter la tête pour écouter les signaux du corps.
- On peut envisager un court temps d’attention au début d’un regroupement: bâton de pluie, boule de neige, bol chantant tibétain, sablier, bougie…
- Prendre le temps de ressentir lors d’une activité: inviter les enfants à porter leur attention, juste quelques instants sur les sensations de la pâte qu’on pétrit, de l’herbe sous les pieds, de la brise, du chant des oiseaux…
Mon défi personnel
Me poser 10 minutes chaque jour, pendant 8 semaines, ne rien faire si ce n’est porter mon attention sur ce qui se passe en moi et autour de moi.
Ce que j’aime, c’est commencer par écouter les bruits qui m’entourent !
Pourquoi 8 semaines ? Une étude a montré qu’au bout de huit semaines, le cerveau s’était modifié chez les pratiquants.
Ce n’est pas encore « un truc à faire » mais une autre façon d’être.
C’est s’offrir un temps pour être juste là…
Salut M’dame
C’est drôle, avec ma douce nous avons suivi une conférence sur la pleine conscience et j’ai décidé de prendre un temps de « gym-yoga » de 20mn suivi de 15 à 30mn de méditation tous les matins pendant l’été. Il semblerait que d’après des études, le niveau de bonheur et de zenitude augmente lorsqu’on se crée un rituel. Pour que ce ritiel s’instaure et qu’il ne soit plus « une corvée » il faut s’y tenir de 30à 60 jours suivant les personnes.
Je me chalenge là dessus pour deux raisons
– Cette fameuse idée du bonheur qui a mon sens est plus un travail qui modifie mon rapport aux événements
– Travailler sur la constatation que j’ai pu faire lors d’un stage selon laquelle je suis très à l’aise dans « le faire » et beaucoup moins dans « l’être »
Voilà !
Je t’embrasse et merci pour la boule à neige et les bulles de savon ?
Bonjour Jean-François !
Je te rejoins sur l’idée que, pour adopter une habitude, il faut qu’elle soit ritualisée. Pour ma part, e fais le yoga le matin et je garde la méditation pour le soir.
Rendez-vous à la fin de l’été pour se donner des nouvelles de nos challenges respectifs 😉
Bonjour
je pratique la méditation en pleine conscience depuis quelques semaines. J’ai suivi une formation sur internet (mindful schools) sur les fondamentaux de la mindfulness (ou méditation en pleine conscience). Cette pratique quotidienne m’aide beaucoup dans la gestion du stress et des émotions au quotidien, dans mes relations avec les autres, dans ma perception de moi-même. Le secret, c’est une pratique quotidienne et on devient vite « accro ». Pratiquer la méditation en pleine conscience, c’est prendre soin de soi. L’étape suivante, est de suivre le cours sur l’enseignement de la méditation en pleine conscience dans les classes ( sur le même site mentionné ci-dessus).
Je suis certaine des bienfaits d’une telle pratique auprès des élèves.
Mindfully yours, Caroline