J’ai profité de mon séjour à San Diego pour visiter un jardin d’enfants d’une école Waldorf-Steiner. J’y ai passé deux matinées et c’est cette expérience que je souhaite partager avec vous.
Cela n’était pas prévu. J’avais entendu parler de cette pédagogie mais le fait qu’elle repose sur l’anthroposophie, philosophie inventée par Rudolph Steiner, me tenait à distance. Cependant, une opportunité s’est présentée et je l’ai saisie pour découvrir de l’intérieur cette pédagogie.
Dans cet article, je m’intéresse essentiellement aux jardins d’enfants. C’est le contraste avec ce que je connaissais jusque là qui m’a interpellé, fait réfléchir et avancer.
Le contexte
J’ai donc partagé le quotidien des enfants de 4 à 6 ans de cette école. Deux matinées, deux classes différentes.
Chaque classe compte 18 enfants, une éducatrice et une assistante. Les enfants restent avec la même éducatrice pendant les 3 ans qu’ils passent dans le jardin d’enfants.
Ils sont accueillis dès 2 ans et jusqu’au lycée.
C’est une école privée, des frais d’inscription sont exigés.
Il existe un peu plus de 1000 écoles Waldorf-Steiner dans le monde, la majorité en Europe dont environ 200 en Allemagne (pays d’origine de Rudolph Steiner), et une vingtaine en France.
L’emploi du temps
7h45 – 8h15 | Accueil des enfants dans la cour extérieure |
8h25 | Circle : rondes, chants et mouvements liés à la saison |
8h45 | jeux à l’intérieur et activités manuelles, préparation du snack |
10h | snack et vaisselle |
10h30 | jeux extérieurs |
12h | histoire racontée |
12h30 | Déjeuner (« lunch box » apportée par chaque enfant et mangée dans la classe) |
13h | départ pour certains – sieste pour les autres Un autre adulte prend le relais de l’enseignante. |
14h – 15h15 | jeux extérieurs |
Les horaires (début et fin) et les deux repas inclus dans la matinée sont liés aux habitudes culturelles du pays. J’ai pu l’observer dans une autre école de cet Etat.
Les temps forts
Jeux à l’intérieur
Les enfants disposent d’un temps quotidien de jeu libre en intérieur.
Dans la classe, on ne trouve que des objets en matières naturelles (laine, bois, coquillages, pierres…) et une variété de jouets en bois « inachevés », des formes simples qui permettent des expériences variées et développent l’imaginaire et la créativité des jeunes enfants.
J’ai pu observer les enfants construire de multiples cabanes avec les bancs, les bâtons, les draps, les cordes et les grosses pinces à linge en bois ; se fabriquer des pistolets et se cacher derrière des remparts ; cuisiner avec les aliments tricotés en laine et les casseroles en bois, nourrir et bercer les poupées de chiffon…
Lorsque le niveau sonore est trop important, l’enseignante se met à chanter doucement, et si besoin parle tranquillement aux enfants agités.
Un groupe de petites filles s’installe pour présenter un « puppet show », un spectacle avec les poupées. L’enseignante invite, en chantant, les enfants qui le souhaitent à écouter. « Once upon a time… » elle encourage les trois copines, tout à coup très intimidées, à se lancer dans leur représentation.
Au moment du rangement, tout le monde s’y met : il faut plier les tissus, rouler les écharpes de laine, porter les lourdes souches de bois… toujours accompagnés par l’éducatrice qui chante de sa douce voix.
Activités manuelles
Pendant que certains jouent librement, d’autres participent à des activités manuelles.
Peinture, dessin, modelage, cuisine… ces activités éveillent les plus jeunes à leur créativité et à leur sensorialité et développent leur motricité fine.
Lors de ma première matinée d’observation, j’ai aidé les plus jeunes enfants à fabriquer puis enfiler un petit cordage pour assembler les deux cœurs qui constituent ensuite un sac à main. Les enfants plus âgés tressaient d’eux-mêmes et avec aisance leur cordage, tout en bavardant.
Dans la seconde classe, l’enseignante m’a proposé soit de coudre, soit de former des boules de laine, afin d’être occupée et ainsi de ne pas déstabiliser les enfants par mon observation. J’ai choisi, sans hésiter, de faire des pelotes de laine. Je me suis donc retrouvée dans un rocking-chair à dérouler et enrouler des fils de laine colorés. J’étais dans un autre temps, m’a-t-il semblé…
Pendant ce temps-là, l’enseignante a pris des pastels et s’est mise à dessiner à côté de moi. Ce qui a donné envie à deux enfants qui sont alors allés dessiner sur la table.
Eurythmie
Une fois par semaine, la professeure d’eurythmie intervient dans la classe. Nous sommes assis en cercle, sur le tapis. Après quelques chansons, tout le monde est calme. Nous entendons le son d’une mini harpe, c’est elle qui entre et salue chaque enfant d’un regard. La séance commence.
« L’eurythmie est une expression artistique dans laquelle la musique et les paroles sont exprimées par les mouvements spécifiques du corps qui correspondent à des notes ou à des sons particuliers. […] L’eurythmie fait partie intégrante du programme de toutes les écoles Steiner-Waldorf. Les enfants entrent naturellement dans les rythmes et les exercices simples qui les aident à harmoniser leur corps et leurs forces vitales. Plus tard, les élèves plus âgés élaborent des représentations eurythmiques à partir de poèmes, de pièces de théâtre ou de morceaux de musique, gagnant ainsi une perception plus fine des œuvres.[…] » Source
Pour mieux comprendre, je vous invite à regarder ces deux courtes vidéos. Dans la première, la professeure explique sa discipline de manière concrète. La deuxième vidéo est un exemple réalisé dans une « kindergarten ».
L’heure du goûter « comme à la maison »
Tout est cuisiné sur place et dans la classe. Samantha, l’assistante d’une des classes, me dit : « on passe notre temps à cuisiner. »
Elle me fait également remarqué que « c’est comme à la maison ». Il y a une cuisine dans la classe, les enfants voient cuisiner et participent s’ils le souhaitent.
Le jeudi, c’est le jour de la soupe. Un papa s’est inscrit pour aider. Je le vois saluer Samantha et prendre place à table où il commence à couper des légumes. Il est ensuite rejoint par des enfants qui coupent en petits morceaux les légumes qu’il a préparés pour eux. Carottes, choux, pommes de terre… qui viennent du jardin de l’école. Certains enfants apportent également des légumes de chez eux.
Les goûters proposés dans cette école sont les suivants :
L : riz – lentilles
M : quinoa – haricots rouges
M : muffins au millet
J : soupe et pain
V : oatmeal
Quelques enfants sont responsables de l’installation de la table: les verres, les assiettes, les pichets d’eau, les couverts. Ils distribuent les sets de table et les serviettes.
Avant de commencer à manger, adultes et enfants chantent pour exprimer gratitude et bonheur face à ce repas qui les attend. Ce snack est un moment de partage et d’échanges, dans le calme et la convivialité. Puis chacun fait sa vaisselle avant d’aller jouer dehors.
Jeux extérieurs
Le temps de jeu d’1h30 dans la cour extérieure montre bien la place importante donnée au jeu libre. Cela montre aussi l’importance accordée à la nature.
Ici, nous sommes en Californie, il fait très sec donc pas d’herbe mais des plantes, un jardin, un arbre. Peu de béton, essentiellement de la terre et des cabanes et abris en bois.
Une enfant me prend par la main et me fait découvrir les plantations : tomates, fraises, menthe… Elle oublie certains noms mais elle explique comment la fleur deviendra fraise.
Certains enfants creusent, apportent de l’eau dans leur brouette et reconstituent une rivière naturelle. Ils sont couverts de boue, qu’importe !
Un enfant grimpe sur l’arbre, deux autres s’accrochent à la corde et se balancent…
En fin de matinée, un groupe de copains s’assoient sur le banc et discutent, une enfant s’allonge et regarde les autres jouer. Enfin, l’enseignante est rejointe par des enfants pour accrocher des fontaines à eau pour les oiseaux.
Story time
Après une matinée à jouer, les enfants se retrouvent autour du tapis. C’est l’heure de l’histoire.
L’enseignante commence par dire des comptines et chanter. Même si je ne comprends pas toutes les paroles, je sais que c’est le plus souvent en lien avec la nature. Chaque saison est célébrée.
De même, l’histoire est souvent en lien avec la saison, ici l’hiver (malgré les 28°C à l’extérieur !).
Dans la première classe, l’enseignante raconte un conte déjà connu des enfants puisqu’elle la leur a raconté la semaine précédente. Cette fois-ci, elle a installé, sur le tapis, les éléments de l’histoire sous la forme d’un cercle. Au fur et à mesure qu’elle raconte, les enfants animent les personnages qui passent de main en main.
La semaine suivante, ils mimeront l’histoire.
Dans l’autre classe, c’est une histoire inconnue des enfants puisque c’est l’enseignante qui l’a inventée à l’occasion de la Saint Valentin. Là encore, des figurines sont au centre pour stimuler l’imaginaire des enfants.
Dans les deux cas, l’enseignante n’apporte pas de livres. Je réalise alors qu’il n’y aucun livre dans la classe, ni aucun mot écrit. En effet, j’avais remarqué que les productions, les paniers, et les portemanteaux ne portaient pas le prénom des enfants mais un symbole (écureuil, sapin, étoile…).
Une ambiance apaisée et apaisante
Deux matinées, c’est peu pour découvrir et vraiment comprendre une pédagogie.
Je partagerai donc simplement mon impression, mon ressenti.
Le mot qui me vient tout de suite à l’esprit est : Contraste ! Contraste entre ce que j’ai connu jusqu’alors dans les écoles maternelles françaises et cette école Waldorf-Steiner :
- Contraste entre un programme très scolaire et, ici, une absence d’enseignement.
- Contraste entre des journées très remplies et, ici, un rythme tranquille.
- Contraste entre des classes pleines de jeux et de matériel divers, dont une partie n’est jamais utilisée, et, ici, une sélection de jouets en matériaux naturels.
Il se dégage de ces classes Steiner un sentiment de calme et de sérénité. Qu’est-ce qui peut expliquer ce ressenti ?
Certains évoqueront peut-être le nombre restreint d’enfants (18) mais je peux vous dire que ce n’est pas le nombre qui importe. Le jour suivant, je suis allée dans une autre école maternelle alternative et les 5 enfants présents dans la classe des grands étaient plus bruyants que les 18 autres réunis de la classe Steiner.
Voici ce qui, de mon point de vue, pourrait expliquer cette ambiance de classe très apaisée et apaisante :
- Le rythme est tranquille et respectueux des enfants. La journée se déroule simplement, sans précipitation. Ils ont le temps de s’investir dans leur activité.
- l’environnement est apaisant : de la moquette, des couleurs douces, du mobilier en bois, des jeux en matériaux naturels, un espace ouvert avec uniquement l’essentiel.
- l’attitude des adultes joue beaucoup: une présence discrète mais continue, une voix douce mais décidée, une attitude d’observation mais aussi d’accompagnement.
Après le jardin d’enfants
Les apprentissages proprement scolaires commencent à l’âge de sept ans environ. Les enfants apprennent donc à lire un an plus tard que la moyenne des pays occidentaux.
Ils intègrent une classe avec un enseignant qui les suivra pendant tout le cycle de l’élémentaire. Ils travaillent plusieurs matinées d’affilée sur une même matière, présentée de manière vivante et imagée. L’après-midi est consacrée à des projets artistiques et manuels, encadrés par des enseignants spécialisés.
Les arts plastiques, la musique, le jardinage, les langues étrangères, considérés comme accessoires dans l’enseignement traditionnel, sont essentiels dans les écoles Steiner-Waldorf.
De façon schématique, on peut diviser l’enseignement comme suit : un tiers d’activités “intellectuelles », un tiers d’activités “manuelles”, un tiers d’activités “artistiques”. La volonté est d’éduquer l’esprit, le corps et la créativité.
Des limites ?
Jeu libre, créativité, nature, rythme et développement des capacités de chacun, activités artistiques et manuelles… sont autant de points séduisants et inspirants.
Cependant, au-delà de la philosophie en elle-même, sur laquelle repose les principes éducatifs des écoles Waldorf-Steiner, je m’interroge sur certaines limites de cette pédagogie, dont la suivante:
Une enfant de 6 ans est assise sur un banc. Aujourd’hui, elle n’a pas envie de jouer. L’enseignante m’explique qu’elle reconnaît ainsi les enfants qui sont prêts pour « the first grade », la première année d’apprentissages scolaires. Nous sommes en février ! Elle devra donc attendre septembre.
Une autre enfant m’énumère les lettres de son prénom et me demande d’épeler le mien, elle prononce les mots qu’elle connaît en espagnol et en français et me demande de lui apprendre de nouveaux mots en français. Comment a-t-elle appris ? « Toute seule », me répondait-elle.
Alors que deviennent cet « élan vital » comme le nomme Freinet, ces « périodes sensibles » comme les appellent Montessori ? Ne passe-t-on pas à côté de cette envie d’apprendre qui se manifeste, certes, à des âges différents selon les enfants, mais bien souvent avant 7 ans ?
Partagez votre avis et votre expérience en laissant un commentaire ci-dessous !
Vraiment intéressant de pouvoir comparer différentes approches de la scolarité des jeunes enfants.
Pas le même rapport au rythme de l’enfant et à son développement.
Ce qui est décrit ici suppose que les familles et donc la société n’ont pas les mêmes attentes. Pas de pression, pas d’obligation, pas d’immersion dans ce qui s’appelle chez nous les apprentissages fondamentaux !
Un autre monde parce qu’une autre conception du développement de l’enfant est favorisée….
Ce n’est sûrement pas facile à transposer dans l’école publique en France !
D’autres pédagogies alternatives existent , comme la pédagogie Freinet qui cherche à vivre à l’intérieur du système et donc de l’école publique. Avec toutes les contraintes qu’elle rencontre alors.
Une école privée relève par nature d’une sélection et d’une forme de liberté pédagogique en lien avec le projet particulier de l’école.
On touche alors à la question du service public ….
Merci pour le récit de cette aventure dans un autre monde !
Françoise
Je ne pense pas que la question soit « comment transposer dans nos écoles? ».
C’est une conception bien à part et donc une option pour certaines familles.
Cette découverte m’a surtout posé la question de « à partir de quand enseigner? », réponse qui allait jusque là de soi dans un pays où l’école maternelle est tellement ancrée dans le système éducatif. Ce n’est pas sans raison qu’on l’appelle « école » et non pas jardin d’enfants.
Alors, est-ce trop tôt ? Quand enseigner ? Quand l’enfant est prêt ? Mais ça veut dire quoi, comment le sait-on ?
Est-ce seulement offrir des conditions, des situations dont il s’empare ou non, selon son envie, sa maturité ? Est-ce dispenser un enseignement explicite très jeune ? Avec des attentes, sans attente ?
La connaissance du développement de l’enfant, de sa pensée nous apporte des réponses.
Il y a, il me semble, un équilibre à trouver, une manière d’enseigner qui respecte le rythme de l’enfant et donc lui offre du temps de jeu libre, de découvertes non guidées, sans attente, sans pression et en même temps qui lui permet de construire ses premiers apprentissages fondamentaux.
Cela pose aussi la question de la démocratisation de ces premiers apprentissages.
Je viens de lire « Apprendre à calculer » à l’école de Rémi Brissiaud;
Voici ce qu’il écrit:
« En effet, lorsqu’on enseigne les 3 premiers nombres précocement en explicitant les décompositions, cela conditionne toute la suite des apprentissages numériques, notamment pour les enfants qui ne bénéficient pas d’échanges familiaux dans lesquels les mots-nombres ont une signification cardinale. C’est vraisemblablement à cet âge que l’école peut influer de la manière la plus efficace pour un accès démocratique à de bonnes connaissances numériques. »
Bonjour Cécile !
Je suis ravie de te retrouver ici après le séminaire Entrepreneur Libre à Paris.
Je découvre avec plaisir ton blog dont la thématique me touche beaucoup ayant eu une fille détectée précoce dès la petite section et un garçon ayant des difficultés en orthographe. Les deux extrèmes !
Je suis la personne qui est venue te voir pour te proposer des chutes de découpe laser pour permettre aux enfants de World Teacher Aid d’acceder à la créativité avec de jolies pièces découpées dans mon atelier.
Une modeste contribution, mais c’est un début proposé avec tout mon amour pour les enfants.
J’ai fourni les écoles de mes enfants pour les activités manuelles jusqu’à maintenant. Je voudrais désormais contribuer hors des frontières et montrer le chemin du don à mes enfants qui grandissent.
Ton sujet à propos des écoles Steiner est très interessant. Cette pédagogie est souvent méconnue en France.
Je souhaite apporter un éclairage supplémentaire à ta réflexion sur l’age des apprentissages :
L’anthroposophie propose dans tous les domaines de l’existence, des applications pratiques qui se veulent en harmonie avec la nature profonde de l’homme: éducation, médecine, thérapies artistiques, pharmacie, agriculture, économie, vie sociale, arts, etc.
Corps, âme et esprit sont indissociables. Ils sont la base fondamentale de toute discipline.
Sur le plan du corps physique, Steiner a découvert que c’est jusqu’à l’age de 7 ans que la totalité des organes vitaux de l’être humain se construisent. Ils constituent ainsi leur « capital énergétique » en quelque sorte.
Cela conditionne directement l’état de santé de notre vie toute entière.
Un apprentissage trop précoce induit que nous puisons dans ces forces vitales qui doivent être au service de nos organes et non de notre cerveau.
C’est donc le point de vue de la médecine qui intervient dans cette pratique.
Voilà, j’espère que cette information te permettra d’élargir ta perception de l’apprentissage et de la relier différement au fonctionnement de l’Homme.
Avec mes meilleurs souvenirs,
Bien à toi,
Mariane
Bonjour Mariane !
Merci très sincèrement pour cet éclairage.
Je me suis seulement penchée sur les choix pédagogiques et non sur l’anthroposophie qui les sous-tend.
C’est une autre vision du développement de l’enfant.
D’abord réticente comme vous de l’origine anthroposophique de ces écoles, j’y ai finalement inscrit mes enfants après un passage en école publique très peu satisfaisant. Je découvre chaque semaine la richesse de la pédagogie et j’observe à quel point les enfants s’y épanouissent. Leurs besoins liés à leur développement sont pris en compte, les enseignants sont bienveillants, les enfants ont du plaisir à partir à l’école et reviennent « nourris » de leurs apprentissages et expériences. La présence des arts et activités manuelles permettent à chacun de découvrir ses potentiels et se sentir valorisés. Mes enfants ont retrouvé leur joie de vivre, leur créativité et leur estime d’eux-même. Quelle joie!
Aujourd’hui, l’école de nos enfants a besoin d’aide pour survivre. Avec un don de 15 euros, vous pouvez permettre aux enfants de l’école de profiter encore de cette belle pédagogie. Nous avons lancé un crowdfunding https://www.100-days.net/fr/projekt/sauver-notre-petite-ecole
Si ce message n’est pas approprié, vous pouvez le supprimer!
Un grand merci